Zoroastre - Rameau - Opéra en version de concert

Rameau est l’un des compositeurs qui ont le plus œuvré à l’épanouissement de la musique française. Héritier rebelle de Lully, il a composé un grand nombre d’opéras qui se caractérisent par leur invention mélodique et la richesse de leur instrumentation. Zoroastre fait partie des plus beaux, d’autant qu’un propos philosophique est caché sous la splendeur vocale. Or, ce propos déplut au moment de la création.

Dans Zoroastre il faut entendre en effet Sarastro, et comme La Flûte enchantée, l’opéra de Rameau propose un parcours initiatique : « Au couple lumineux Zoroastre-Amélite, explique Benoît Dratwicki, directeur artistique du Centre de musique baroque de Versailles, répond ici le couple ténébreux Abramane-Érinice, opposant magie blanche et magie noire. »

Rameau et son librettiste sont allés trop loin ! La partition originale, achevée en 1749, dut laisser la place à une version édulcorée, qui ne fut représentée qu’en 1756 : « Les musiciens, dit-on alors, prétendent que cet ouvrage est le chef-d’œuvre de Rameau, et par conséquent de l’art. »

Alexis Kossenko relève le défi de recréer cette version interdite, défendue par une distribution de chanteurs solistes d’exception, les 24 chanteurs du Chœur de chambre de Namur et les 49 musiciens des Ambassadeurs ~ La Grande Écurie.