La Truite et lieder

Si Schubert n’aimait pas se produire en public, il acceptait volontiers de présenter ses compositions à ses amis lors de soirées informelles qu’on appelait « Schubertiades ». Dans ces réunions privées, qui tenaient de la rencontre amicale, du salon littéraire et du festival intime, Schubert chantait ses lieder, se mettait volontiers au piano et improvisait beaucoup.

Fidèle à sa volonté de promouvoir les jeunes talents, le Théâtre Impérial invite les étudiants des départements de musique ancienne et des disciplines vocales du Conservatoire de Paris, sous la direction artistique et pédagogique de Daria Fadeeva, pour faire revivre cette ambiance à la fois festive et amicale, en mettant le pianoforte au cœur d’un programme qui aurait pu voir le jour en 1822 ou 1825. À l’affiche : des lieder de Schubert, bien sûr, et deux quintettes : celui de Hummel, écrit 1802 mais publié vers 1822 seulement, et celui de Schubert intitulé « La Truite », l’un et l’autre partageant le même effectif original (piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse).

Composée en 1819, La Truite reprend sous forme de variations le thème d’un lied de Schubert lui-même. Il s’agit là de l’un des monuments offerts par le compositeur au répertoire de la musique de chambre. On se rendra compte de la manière dont Schubert, au fil des cinq mouvements, passe d’une humeur à l’autre avec un mélange de bonhomie et de joie légère.