Grande Ourse

Son parcours, Zélie, jeune fille déterminée, pleine de rock, d’électro et de David Bowie, elle le voit tout tracé ; elle sera batteuse, c’est sa vocation, au grand dam de son père qui lui répète inlassablement « Passe ton bac ! Artiste n’est pas un métier ».

La voilà donc cette narration : celle des rêves des uns qui s’opposent aux craintes des autres, celle des regrets de ne pas avoir compris ou dit, celle des désirs, des failles, espoirs et désillusions, celle aussi simple d’être une fille.

Seul en scène, dans une mise en scène épurée mais fichtrement efficace, Luc Rodier se joue de tout, mimiques, postures et intonations, pour camper, avec maestria, justesse et sobriété tous les personnages de ce texte fin et délié. Il nous embarque du rire aux larmes, sans préavis, avec énergie et générosité. On sort, de cette histoire sensible et touchante, emplis de mots et d’images dans la tête, avec la formidable envie de sourire, savourer l’émotion offerte en cadeau, rêver.

Grande justesse pour ce bijou captivant, beau, émouvant, et l’air de rien, sacrément engagé.

COMPAGNIE LA GUILDE