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En compagnie des Frivolités Parisiennes en résidence à l’Opéra de Compiègne, le metteur en scène Pascal Neyron renoue avec Maurice Yvain, son théâtre du rire, cruel, burlesque et poétique à la fois. Gosse de riche, créé à Paris en 1924, est en effet un modèle d’humour à la française, à la fois cynique et vert, fait de traits d’esprit, de réparties mordantes, de double-sens et de sous-entendus ; et contient aussi une critique allègre de l’engouement pour un certain art moderne. La figure du coquin et celle du Parisien y prévalent, mais le mari, à la fois trompeur et trompé, finit par pardonner : la bonne humeur, après une série de folles péripéties, reprend tous ses droits.

Gosse de riche, c’est aussi une nouvelle façon de concevoir la musique. L’opérette s’organise moins en airs qu’en chansons. Car le jazz a fait ses apparitions dès 1917 au Casino de Paris dans une revue à grand spectacle. S’ajoutent ici des rythmes de danse (fox-trot, tango, valse, shimmy, charleston), qui devient la norme de la chanson et donne un entrain particulier à la musique. C’est sur ces nouveaux rythmes, américains ou autres, alliant instinct, théorie et pratique, que s’invente la nouvelle opérette en cours d’élaboration, dont le premier état est le célèbre Phi-Phi de Christiné, et dont Maurice Yvain signe les plus belles réussites avec Ta bouche (1922), Là-haut (1923) et ce Gosse de riche qui dépasse en loufoquerie scénique et en invention musicale tout ce que l’opérette avait jusque-là livré de plus réjouissant.

Date(s) pour cet événement

Le 22 mars 2024 à 20h30