Azahar

𝘈𝘻𝘢𝘩𝘢𝘳 ? C’est la fleur d’oranger. Un certain parfum de l’Espagne. Ce programme tisse la polyphonie médiévale de Guillaume de Machaut (1300-1377) avec la poésie des 𝘤𝘢𝘯𝘵𝘪𝘨𝘢𝘴 espagnoles, et le siècle qui fut celui de Stravinsky et de Maurice Ohana (1913-1992). Stravinsky a écrit sa propre messe après la découverte de la 𝘔𝘦𝘴𝘴𝘦 𝘥𝘦 𝘕𝘰𝘵𝘳𝘦-𝘋𝘢𝘮𝘦 de Machaut ; quant à Ohana, ses 𝘊𝘢𝘯𝘵𝘪𝘨𝘢𝘴 𝘥𝘦 𝘚𝘢𝘯𝘵𝘢 𝘔𝘢𝘳𝘪𝘢 font référence à celles d’Alphonse le Sage et aux chants des processions. « La voix détient à mon avis la clef de tout ce qui va se passer maintenant en musique, parce qu’elle accède à tous les stades du son, et c’est le son qui nous emmène dans une nouvelle aventure musicale », écrivait Maurice Ohana.

Sous le signe d’une tradition tellement vivante qu’on ne sait plus d’où elle vient, Simon-Pierre Bestion a conçu un entrelacs de plusieurs siècles. « Pour ma part, explique-t-il, j’ai découvert la messe de Machaut à travers l’interprétation de Marcel Pérès, et j’ai été très touché par l’inspiration qu’il puise dans les pratiques de musiques de tradition orale. Il m’a semblé que nous pouvions rapprocher les traditions ancestrales de la voix et celles des sources espagnoles.»

Vraies musiques et rituel inventé, nous sommes ici dans un temps recréé où se fondent des inspirations multiples.